Tunisie : Plus de 45.000 ingénieurs ont quitté le pays, alerte le doyen de l’Ordre
Lors de la récente Journée de l’ingénieur à Zaghouan, Mohsen Gharssi, le doyen de l’Ordre des ingénieurs de Tunisie, a lancé un appel d’urgence concernant l’exode massif de la main-d’œuvre qualifiée du pays. Il a mis en lumière la détérioration alarmante des conditions matérielles et sociales pour les ingénieurs tunisiens, révélant qu’un ingénieur sur trois a déjà choisi de quitter la Tunisie. Cette fuite des cerveaux s’inscrit dans une tendance préoccupante observée depuis plusieurs années, menaçant la capacité du pays à innover et à se développer, notamment dans le paysage technologique africain en pleine expansion.
L’Hémorragie des Compétences et ses Causes
L’ampleur de ce phénomène, que Mohsen Gharssi décrit comme une “fuite des compétences”, est considérable. Le doyen a annoncé que plus de 45 000 ingénieurs tunisiens, sur un total d’environ 110 000 inscrits à l’Ordre, ont déjà émigré. Cette hémorragie de talents est, selon lui, le résultat direct de plusieurs facteurs critiques. Il a cité la précarité professionnelle croissante, la stagnation persistante des salaires et, de manière significative, le non-respect des engagements pris par les autorités envers la profession. Gharssi a notamment rappelé l’accord conclu en février 2021 entre le gouvernement et l’Ordre, dont les termes n’auraient pas été respectés. Ces conditions poussent de nombreux professionnels qualifiés à chercher de meilleures opportunités à l’étranger, affaiblissant ainsi le potentiel d’innovation et de croissance de la Tunisie.
La sonnette d’alarme tirée par Mohsen Gharssi souligne une crise majeure pour le secteur de l’ingénierie en Tunisie. La perte de plus de 45 000 ingénieurs représente non seulement une réduction significative de la force de travail qualifiée, mais aussi une diminution du capital intellectuel et de la capacité d’innovation du pays. Pour enrayer cette “brain drain”, il est impératif que les autorités tunisiennes répondent aux préoccupations des ingénieurs en améliorant leurs conditions professionnelles et salariales et en honorant les engagements pris. Ne pas agir risquerait d’entraver gravement le développement économique de la Tunisie et sa compétitivité sur la scène technologique régionale et internationale.
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